Solidarietà a Rachele Borghi, Anne-Laure Amilhat-Szary e supporto alla libertà di pensiero e di ricerca

Desideriamo esprimere la solidarietà delle geografe e dei geografi italiani alle ricercatrici e ai ricercatori bersaglio delle recenti dichiarazioni di alcuni membri del Governo francese tese a minare la libera pratica della ricerca scientifica e della produzione della conoscenza.

I gravi attacchi indirizzati a colleghe e colleghi delle istituzioni culturali e di ricerca francesi (fra cui le Università di Angers, Grenoble, Sorbonne, Tours), colpiscono in realtà l’insieme della comunità scientifica internazionale e appaiono come un tentativo di ridurre l’indipendenza della scienza e imbavagliare la generazione e la circolazione del libero pensiero.

Le accuse muovono, in particolare, verso i posizionamenti critici della ricerca contemporanea internazionale e agli approcci delle correnti critiche anti/; de/ e post/coloniali, anti-razziste, di genere, femministe e intersezionali. Esprimiamo piena solidarietà a Anne-Laure Amilhat-Szary, minacciata di morte nel suo ruolo di direttrice del laboratorio “Pacte”, e a Rachele Borghi*, geografa colpita personalmente dall’aggressività dell’oltranzismo per le sue posizioni scientifiche e metodologiche espresse in alcune sue opere, peraltro pienamente riconosciute e validate scientificamente e internazionalmente.

Sostenendo queste colleghe intendiamo ribadire l’importanza della diversità degli approcci in geografia (come del resto in tutta la scienza) e intendiamo tutelare gli apporti che la geografia critica, quella femminista e di genere conferiscono alla conoscenza del mondo contemporaneo.

* Rachele Borghi è stata componente del Comitato direttivo A.Ge.I., eletta nel 2009

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INDICE DEI CONTENUTI (potrà essere aggiornato) – Di seguito sono riportati :

Soutien du CNFG à Rachele Borghi et rappel de l’importance de la diversité des approches en géographie

Le CNFG a été alerté par les membres des Commissions de Géographie féministe et de Géographie critique des attaques récentes subies par l’une de leurs membres, notre collègue Rachele Borghi. Nous lui exprimons tout notre ­­­ et condamnons vigoureusement les entreprises de discrédit dont elle a fait l’objet pour des travaux scientifiques par ailleurs reconnus et validés par les pairs. Ce faisant, nous souhaitons également rappeler toute l’importance de la diversité des approches en géographie, dont le CNFG se fait le reflet à travers ses différentes commissions. Nous soulignons en particulier l’importance aujourd’hui de la géographie féministe, qui participe activement à l’écriture de la géographie contemporaine, et qui a permis d’apporter des perspectives et des méthodes nouvelles, dont la portée est désormais bien plus large que ce seul champ d’études.

Enfin, nous voulons exprimer notre inquiétude face à un climat dans lequel cette diversité est de plus en plus mise en cause dans le débat public par des attaques de différents ordres. Dans ce contexte, nous voudrions reprendre à notre compte les quelques principes de travail qui ont été rappelés par la motion du 8 mars 2021 de la section 39 du CNRS (https://bit.ly/3t6bEv5): « un principe de bienveillance vis-à-vis de toutes les démarches de  recherche  novatrices  satisfaisant  aux  règles  de  la  rigueur  scientifique ;  un  principe  de  pluralité épistémologique s’opposant à toute forme de dogmatisme, fût-il scientifique ; et une exigence  de  réflexivité,  qui  nous  paraît  aujourd’hui  plus  que  jamais  essentielle  à  toute  démarche de recherche ».

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Soutien du CNFG au laboratoire Pacte et à sa directrice

Depuis près de deux semaines maintenant, le laboratoire Pacte à Grenoble et sa directrice font l’objet d’une campagne de harcèlement, d’intimidations, de menaces diverses, allant jusqu’à des menaces de mort, sur les réseaux sociaux. Ce type d’attaques, alimenté également par voie de presse, est non seulement une atteinte aux libertés académiques, qui supposent la possibilité d’échanges ouverts dans le cadre précis et rigoureux du dialogue universitaire, mais constitue également des actes extrêmement graves qui touchent directement à la sécurité même de nos collègues. Comme nous l’avons déjà souligné dans notre précédent communiqué du vendredi 12 mars, cette affaire s’inscrit dans un contexte plus général de tensions exacerbées autour des débats universitaires, qui font aujourd’hui l’objet d’interventions et de pressions inédites, sur le plan politique comme médiatique.

Dans ce cadre, le Comité National Français de Géographie souhaite donc d’abord adresser tout son soutien à l’équipe de Pacte, laboratoire pluridisciplinaire et pluraliste, dont la qualité du travail est reconnue tant au niveau national qu’international, et à notre collègue Anne-Laure Amilhat Szary, ancienne présidente de la Commission de Géographie politique et de Géopolitique et membre active du Comité, dont la probité et la valeur ne sont pas à prouver. Ensuite, nous exprimons à nouveau notre inquiétude sur les dérives actuelles, aggravées par les déclarations récentes de Mme Frédérique Vidal remettant profondément en question des champs entiers de recherches en sciences humaines et sociales.

En tant qu’association professionnelle regroupant des enseignant.es et des chercheur.es dans le champ de la géographie, nous appelons vivement à ce que des solutions soient trouvées pour rétablir des conditions de travail sereines pour l’ensemble des chercheurs. Celles-ci passeront nécessairement par la possibilité d’un dialogue libre et apaisé au sein de la communauté académique, que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche comme toutes les autres institutions universitaires et de la recherche se doivent de garantir.

Le bureau du CNFG

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Attaques inadmissibles contre des collègues universitaires

Les membres de la section géographie du CNU ont eu connaissance des attaques inadmissibles dont sont victimes des collègues enseignant.es chercheur.ses dans plusieurs établissements (Angers, Grenoble, Sorbonne Université, Tours et ailleurs). La section géographie du CNU envoie un message de soutien fort et clair à ces collègues, tout particulièrement à Anne-Laure Amilhat-Szary, menacée de mort dans le cadre de ses fonctions de directrice du laboratoire Pacte.

La section géographie dénonce le climat hostile qui s’installe depuis plusieurs semaines à la suite des propos du ministre de l’éducation nationale en novembre 2020 et de la ministre de l’enseignement supérieur en février dernier, unanimement dénoncés par la CPU, le CNRS et d’autres organisations représentatives du monde académique. A travers ces attaques d’une extrême gravité, c’est l’ensemble de la communauté scientifique qui est visée. Ce n’est pas seulement l’indépendance, la transparence et la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche qui sont remises en cause, c’est aussi la place des sciences dans notre société qui est menacée.

Le bureau de la section géographie du CNU

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 [IGU-UGI-Commissions] FW: [IGU-CPG] Statement of Solidarity with French geographers and academics

Dear colleagues,

As many academics around the world we have followed with great concern the political debate in France where members of the government, including the Minister of Education and the Minister of Higher Education, and members of the National Assembly have been attacking the social sciences and the humanities at the university and more specifically scholars working in the field of gender studies, critical race theory and postcolonial studies.

These attacks have been criticized by many official instances including the Conseil national des universités CNU (the national agency supervising the careers of academics in  France and organized in disciplinary sections), the Centre national de la recherche scientifique CNRS (the National Centre for Scientific Research), the Conférence des présidents d’université CPU (the Conference of University Presidents), professional associations such as the Comité national français de géographie CNFG (the French National Geography Commission), trade unions and many collective initiatives.

These collective attacks have intensified since October. Recently we were made aware of the inadmissible attacks suffered by fellow teachers and researchers affiliated to several French universities (Angers, Grenoble, Sorbonne University, Tours and elsewhere). Geographers included.

We want to call your attention to these attacks and express our solidarity with our French colleagues and our support of the Geography Section of the Conseil national des universités (CNU) and the Comité national français de géographie (CNFG.)

Both sent a strong and clear message of support to colleagues who have been personally targeted, especially to Anne-Laure Amilhat Szary, who has been receiving countless hate messages and death threats following a mediatized conflict in which she is involved as director of the PACTE laboratory at the Université Grenoble Alpes. Anne-Laure is a political geographer and an internationally renowned border scholar. She is also a member of the steering committee of the Commission on Political Geography of the International Geographical Union.

We therefore want also to circulate and support the message of French geographers. The CNU Geography Section and the CNFG have denounced the hostile climate which has been setting in for several weeks following the remarks of the Minister of National Education in November 2020 and of the Minister of Higher Education in February 2021, unanimously denounced by the CPU, the CNRS and other organizations representative of the academic world. Through these extremely serious attacks, the entire scientific community is targeted. It is not only the independence, transparency and quality of higher education and research that are called into question, it is also the place of the university in our society that is threatened.

You will find additional information in English and in French, including the message of the Comité National Français de Géographie (CNFG)  at bottom of this message.

Kind regards,

Virginie Mamadouh (University of Amsterdam, The Netherlands) and Adriana Dorfman (UFRGS, Brazil)

Co-Chairs of the Commission on Political Geography of the International Geography Union

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Some reviews of the situation and statements in English

https://www.nouvelobs.com/idees/20210317.OBS41524/nous-voulons-exprimer-ici-notre-solidarite-avec-les-universitaires-francais-par-angela-davis-gayatri-spivak-achille-mbembe.html

International Statement of Solidarity with Decolonial Academics and Activists in France (google.com)

https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

https://academeblog.org/2021/01/05/academic-freedom-under-attack-in-france/

https://www.sv.uio.no/c-rex/english/news-and-events/right-now/2021/concern-inside-french-academia.html

https://www.cnrs.fr/en/islamo-leftism-not-scientific-reality-0

if you read French see additional documents:

https://academia.hypotheses.org/31564

https://seenthis.net/messages/902062

https://www.soundofscience.fr/2648

http://www.cpu.fr/actualite/islamo-gauchisme-stopper-la-confusion-et-les-polemiques-steriles/

https://twitter.com/CP_Cnu/status/1362061027517603840

And about the situation in Grenoble

https://www.mediapart.fr/journal/france/110321/accusations-d-islamophobie-la-direction-de-sciences-po-grenoble-laisse-le-conflit-s-envenimer

https://seenthis.net/messages/905509  and https://www.pacte-grenoble.fr/


**** Communiqué de soutien à notre collègue Rachele Borghi
Par la Commission de géographie féministe du CNFG
A retrouver sur le blog Ancademia : https://academia.hypotheses.org/31809
Communiqué de soutien à notre collègue Rachel Borghi
Depuis plusieurs semaines, les propos répétés de Frédérique Vidal, qui prétend que l’université et la recherche publiques françaises sont “gangrénées” par un supposé “islamo-gauchisme”, ont déclenché de nombreuses attaques, individuelles et collectives, contre des collègues et leurs travaux. Ces attaques, qui devraient se limiter à des débats d’idées, dérivent dangereusement vers des dénonciations calomnieuses de la part de certain·es personnalités universitaires qui se servent des privilèges que leur accordent à la fois leur statut dans le monde académique et leur notoriété liée à la multiplication de prises de parole dans la sphère, pour simuler un débat scientifique alors que dévoyant toute rigueur scientifique.
Dans ce contexte de remise en cause des libertés académiques et d’assauts (politiciens et médiatiques) contre les sciences sociales et celles et ceux qui les font, la commission de géographie féministe du CNFG souhaite réagir aux attaques portées par Nathalie Heinich à deux reprises contre notre collègue Rachele Borghi : une première fois dans l’émission “le temps du débat” diffusée le 22 février dernier sur France Culture, puis dans un article publié le 4 mars sur le site de  l’observatoire du « décolonialisme » (sic) intitulé « La militantisation de la recherche, et ses ravages ».
En critiquant les travaux portant sur les pratiques de l’espace de la plage par les lesbiennes — publiés notamment dans L’Espace Politique, une revue à comité de lecture dont les articles sont donc évalués anonymement par des scientifiques — elle tente de disqualifier sans autre forme de procès la géographie des sexualités comme un domaine de recherche légitime. Nier que les sexualités se déploient dans l’espace c’est faire comme si l’intime, le privé n’étaient pas politiques, ce qui renforce la répression des sexualités dissidentes à la norme et les politiques sexuelles réactionnaires. Chercher à museler les recherches dans ce domaine revient à se mettre au service d’un projet politique précis et qui ne va pas dans le sens d’une plus grande liberté.
À la volonté de discréditer les travaux de Rachele Borghi, s’ajoute la remise en cause de la pertinence de son recrutement à l’université, au seul motif que celle-ci revendique un positionnement politique queer et féministe. Or, on peut s’étonner que Nathalie Heinich parle d’une « activiste » qui « vient d’être recrutée pour enseigner à la Sorbonne » alors que Rachele Borghi a été recrutée en 2013. Ces termes rappellent en effet directement ceux des différents sites qui ont violemment attaqué la chercheuse après son élection, tels que l’observatoire (encore un) « de la théorie du genre » animé par le syndicat étudiant d’extrême-droite UNI, les sites conspirationnistes Diatala ou Fawkes news, les sites catholiques réactionnaires Gloria TV ou le Salon beige, ou encore le site d’Égalité & Réconciliation. Alors qui sont les idéologues ? Et qui sont les militant·es ? La rigueur scientifique ne peut être atteinte que lorsque le ou la chercheuse précise son positionnement politique, plutôt que de prétendre qu’elle n’en a pas ou qu’elle opère une distinction étanche entre son militantisme et sa recherche.
Ces attaques font suite à un premier article publié anonymement le 19 janvier sur le site de l’Observatoire du décolonialisme, moquant et caricaturant les travaux de Rachele Borghi, et renvoyant toute tentative de protestation qui n’aurait pas assez « d’éléments en commun » avec son auteur à une « polémique stérile ». Des propos similaires ont été repris dans un article publié dans le magazine Marianne le 26 février dernier, qui voit dans les études de genre le « bastion » de la « nébuleuse » islamo-gauchiste et donc un domaine de recherche illégitime. Les deux médias se posent comme des remparts aux idéologies identitaires, coupant ainsi court aux possibilités de discuter de la question des politiques d’identités ou de critiquer leur propre rapport à l’identité nationale française. Chaque fois, le même processus de silenciation est à l’œuvre par des instances qui se présentent comme les garantes de la liberté d’expression académique.
Comme les plus de 22 000 collègues qui, à ce jour, ont signé la pétition exigeant la démission de Frédérique Vidal, nous nous inquiétons des mises en cause répétées de certains objets, de certaines approches et des chercheur·ses qui les portent — derrière le chiffon rouge de “l’islamo-gauchisme” qui remplace, à un siècle d’écart, le “judéo-bolchevisme” — car elles menacent non seulement la production des connaissances mais aussi la qualité du débat démocratique. Ce que nous dénonçons ici c’est la manipulation néo-conservatrice de la notion du débat d’idée à des visées d’attaques personnelles et de chasses aux sorcières.
La commission réaffirme son engagement à contribuer grâce à des travaux scientifiques à la production d’une science ouverte. Les épistémologies féministes et queer nous ont permis de transformer radicalement la production des connaissances scientifiques, notamment par la construction d’enquêtes qui se pensent comme étant situées, qui exposent leur protocole méthodologique et, par-là, permettent à leurs résultats d’être discutés dans les arènes scientifiques comme politiques, tout en ouvrant l’espace scientifique à de nouvelles personnes et de nouveaux objets.
Nous, membres de la commission de géographie féministe, affirmons notre soutien à notre collègue Rachele Borghi face aux attaques qui lui sont portées, et remercions Rose-Marie Lagrave et Abdellali Hajjat présent·es au moment des attaques portées sur France Culture, d’avoir rappelé que la hiérarchisation des objets et des méthodes de recherche a des effets délétères, scientifiquement et démocratiquement. Nous envoyons également toute notre solidarité aux collègues de l’UMR Pacte et en particulier à sa directrice Anne-Laure Amilhat-Szary, victime d’une campagne de harcèlement extrêmement grave pour avoir défendu l’usage du terme d’islamophobie dans le champ universitaire.
La commission de de géographie féministe du CNFG

**Messaggio di Rachele Borghi (Inviato a France Culture in seguito alla presa di posizione di Nathalie Heinich sulle sue ricerche e sulla legittimità del suo reclutamento; QUI, in caso di interesse ad approfondire, il suo corso 2021)

Bonjour,

je m’appelle Rachele Borghi et je suis la personne dont Nathalie Heinich a fait référence pour argumentaire son attaque au “militantisme des universitaires”. Depuis 2013 je suis l’objet des attaques de l’observatoire de la théorie du genre et des sites de droite, extrème droit et conservateurs pour mes recherches et mes pratiques.

Mon recrutement en 2013 à la sorbonne a été très controversé et extrêmement violent, violence qui m’a fait déclencher une maladie pour la quelle m’a été reconnu aujourd’hui le statut de travailleuse handicapée. Je suis devenue performeuse, le corps est mon sujet de recherche, mon corps (parfois nu) est devenu un outil d’expérimentation de diffusion des résultats de recherche. J’ai expliqué mon histoire et ma démarché scientifique à plusieurs reprises https://revues.mshparisnord.fr/cultureskairos/index.php?id=1774 en expliquant dans le détail la signification de ma nudité et elle est aussi parmi les sujets de mon dernier livre Décolonialité et privilège.

Pour le titre de mon livre, j’ai été l’objet d’un article de l’observatoire du decolonialisme http://decolonialisme.fr/?p=1269 dont je suis devenue cible. Bien évidement l’article montre que mon livre n’a même pas été ouvert et la question n’est jamais posée à partir de mes positionnement scientifique et des savoirs que je défend dans le livre. Plutôt ce que il est mis en discussion est le fait que je ne suis pas censée être considérée une scientifique à cause de mes démarches et de la personne que je suis. Il ne s’agit donc même pas d’un débat. La directrice du CNRS dans l’émission montre ne connaitre à rien mon travail, ni mon livre, ni mes articles, ni mes recherches, que d’ailleurs sont reconnues à niveau national et international et reprises dans des médias comme la Radio et Télévision Suisse (où je me suis recement rendue pour tourner une émission télé sur la nudité en tant que experte). En revanche, la seule chose que Nathalie Heinich montre est que ses sources, comme celle de l’observatoire dont elle est évidement membre, sont les sites de droite et extrême droite au centre de mon harcèlement en 2013-2016. En effet, vous pourriez voir comment elle utilise les même mots et mobilise les même arguments à la base (“recrutée recement” car les post dans les blogs et sites ont été écrit en 2103, année de mon recrutement).

https://www.theoriedugenre.fr/?Des-militantes-Queer-dans-nos

http://www.diatala.com/article-paris-iv-sorbonne-vous-propose-des-ateliers-de-bondage-de-porno-gender-d-ejaculation-lgtb-de-po-118891234.html

https://erlille.wordpress.com/2014/03/20/des-militantes-queer-dans-nos-universites/

https://gloria.tv/post/efJLoxkRYCMq4JSkSH4JWNc2x

http://womanattitude.com/queer-et-post-porn-luniversite/

https://www.fawkes-news.com/2014/03/des-militantes-queer-dans-nos.html

https://www.koreus.com/modules/newbb/topic113772.html

https://www.lesalonbeige.fr/des-militantes-queer-maitres-de-conference-dans-nos-universites/

De plus, la recherche que elle cite – et qui parait la scandaliser simplement car elle parle des lesbiennes – a été publié dans une revue scientifique avec la célèbre “evaluation entre pairs” qui parait, pour elle, la seul garantie de la scientificité d’un travail https://journals.openedition.org/espacepolitique/3757.

En revanche la seule chose que elle garanti avec son intervention d’aujourd’hui est que ce débat actuellement très médiatisée n’a aucun fondement et que surtout il va dans la direction de la production de l’ignorance, c’est-à dire d’un anti-savoir qui devient ‘vrai’ car le lieu d’énonciation est un corps investi d’une validité institutionnelle, un corps académique (d’ailleurs cela est un autre sujet de mon livre, dont je peux dire de bien en connaitre les mécanismes).

Je ne peut que souhaiter que les médias décident de ne plus se rendre complices, conscientes ou inconscientes, de la production de l’ignorance qui est en train d’investir de plain fouette la France et de favoriser la création d’espace de parole qui valident les savoirs dominants, oppressifs et violents.

Bon courage à vous

 


 

*** Réponse de Rachele Borghi [N.d.R. al messaggio di solidarietà del CNU; riportato più in alto]

Bonjour,

Je remercie beaucoup la section de géographie du CNU pour sa prise de position claire contre les attaques dont certaines personne d’entre nous sont victimes, dont je fais partie. Cela favorise notre sortie du silence, à moi comme aux autres personnes ciblées directement, et nous fait penser que une prise de conscience collective de la situation est en cours. Pourtant, il ne faudrait pas que ce genre de message nous porte à penser que ce qui arrive est un phénomène nouveau (je cite : « depuis quelques semaines ») et que l’on se retrouve devant quelque chose qui viendrait de naitre. Pour ce qui me concerne, je suis ciblée par des attaques depuis 2013, après mon recrutement à Paris IV, dans l’UFR de Géographie et aménagement. Les menaces de viols sur le net et la violence des propos se sont atténuées durant une courte période — avec la mise en sommeil de l’ « Observatoire de la théorie du genre »1 — pour mieux reprendre de façon virulente aujourd’hui, avec la création de l’ « Observatoire du décolonialisme et des dérives identitaires »2.

S’il est vrai que les prises de position de la Ministre ont légitimé l’expression de la violence, il ne faudrait pas oublier que le terrain a été préparé. Le mépris, la délégitimisation des savoirs non dominants, la violence épistémique exercée de façon plus ou moins forte envers les personnes qui introduisent dans les centres du pouvoir de la connaissance institutionnelle — les universités — des positionnements et des pratiques minoritaires3 et le laisser courir de la part de la communauté scientifique en général a permis à certaines universités et UFR de devenir de véritable berceaux de production de violence, des violences plus ou moins visibles, souvent symboliques et donc très difficiles pour les personnes ciblées à démontrer mais qui n’en ont pas moins des effets néfastes sur les corps et la santé mentale des personnes qui en sont la cible et manquent de ressources pour y faire face.

Je pense que pour éviter la montée de cette violence aujourd’hui et pour éviter que cela ne se reproduise dans le futur, il faut créer des espaces dans chaque université/ufr pour prendre en compte le vécu des personnes qui ont subi cette violence, un espace dans lequel la parole des victimes soit entendue et non mise en discussion, un espace d’écoute qui permette la prise en charge collective de la violence, sa reconnaissance, un espace de conscientisation collective qui seul pourra porter une réparation du préjudice subi et qui continue d’être exercé sur beaucoup de personnes universitaires. Il faudrait penser cela à échelle des UFR et des communautés disciplinaires, afin de constituer des groupes de parole qui mettent en commun des ressources, construisent des réflexions communes et portent les revendications des personnes concernées.  Il faut une prise en charge collective de cette violence afin que les personnes qui sont ciblées, qui ont besoin de soutien et d’être reconnues ne succombent pas à la souffrance et à la frustration.

Nous avons besoin d’un espace académique et universitaire bienveillant, prédisposé à la reconnaissance des responsabilités individuelles et collectives dans la production de la violence institutionnelle ; un espace capable de libérer la parole, de prendre en charge la souffrance, et d’avoir le courage de l’assumer et de s’assumer. Mais le fait est qu’il s’agit d’une utopie dont témoigne l’oxymore « académique et universitaire » et « bienveillant »…

Bonne utopie à tous et toutes et bonne lutte à ceux et celles qui n’ont jamais arrêté de se battre contre la violence des savoirs dominants, pour la libre circulations de savoirs critiques et minorisés. Car une autre université est, peut être, possible…

Rachele Borghi

 


 

**&** Documento IGU-UGI (scaricabile QUI[grazie a Elena dell’Agnese per la condivisione]

IGU support for French geographers_3

 


 

*++* aggiunta del 31/03/2021, h. 12: comunicato di solidarietà del Politica Geography Speciality Group AAG

PGSG Statement of Solidarity with French Geographers and Academics

The Political Geography Specialty Group (PGSG) of the American Association of Geographers expresses concern over the recent erosion of academic freedom in France. We are particularly dismayed by public, personal attacks on the prominent political geographer Anne-Laure Amilhat Szary. Professor Amilhat Szary is a former board member of the PGSG and is currently the head of the Pacte Social Science Research Center at Grenoble Alpes University.

The PGSG denounces the personal attacks against Professor Amilhat Szary and stands in solidarity with all French academics who are targeted for supposed “Islamo-leftist” beliefs.

For more information on the situation in France, these resources are available:

In English:

https://www.theguardian.com/commentisfree/2021/mar/12/academics-french-republic-macron-islamo-leftism

https://www.mediapart.fr/en/journal/france/220321/how-islamophobia-row-erupted-french-political-sciences-school

In French:

https://www.liberation.fr/politique/islamophobie-ou-islamo-gauchisme-lindignation-a-geometrie-variable-de-frederique-vidal-20210318_DP6TUSG6RVE5ZEBXSXVYW2BS74/

https://academia.hypotheses.org/31564

Additionally, there is a petition available for concerned academics to sign, this petition has not been endorsed by the PGSG:

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSc46U844ETt0fBsq-6v9n1pcaVIx_U8LLMiU16VpMo5NwgU_w/


 

Comunicato di solidarietà da Geonautes Paris IV

Fonte: QUI